LE PLATRE : L’ART ET LA MATIERE 

COLLOQUE à L’INSTITUT POLYTECHNIQUE SAINT-LOUIS de CERGY-PONTOISE

*************************

          L’assistance était nombreuse pendant les trois jours du colloque consacré au plâtre. Et les intervenants étaient très concernés par ce matériau assez surprenant. Tous les aspects ont été étudiés, depuis les lieux d’où il est extrait jusqu’aux multiples façons de l’utiliser. Bien sûr, lorsque l’on dit "sculpture", on pense d’abord à la terre, à la pierre, au bronze... moins souvent au plâtre. Pourtant, il a accompagné, depuis la plus lointaine antiquité, les travaux des hommes : déjà, ceux du Néolithique peignaient des fresques décoratives sur des enduits de plâtre. De nombreuses sculptures égyptiennes et gréco-romaines, des sarcophages mérovingiens... étaient en plâtre. Et les caves des musées regorgent de témoignages de ce goût pour le plâtre (Rodin, Camille Claudel, etc.) et de la commodité que représente ce matériau pour effectuer des moulages. Sans parler du plaisir de reprendre, des centaines d’années plus tard, un buste ou un corps créé par un artiste mort depuis si longtemps !

          Le gypse est la matière première du plâtre. Il est formé de sulfate de calcium provenant de l’évaporation intense en milieu lagunaire, d’eau qui en contient beaucoup. On extrait le gypse dans des carrières. Puis il est concassé, broyé et cuit. Selon le plâtre désiré, il est plus ou moins déshydraté, et on lui ajoute certains produits qui en garantissent la régularité indispensable.

          En France, les principaux gisements de gypse sont dans le Bassin Parisien (formés à l’âge tertiaire, il y a quarante millions d’années ; ils représentent 70°/° des réserves nationales) ; en Lorraine, en Charente, dans les Pyrénées, le Jura et les Alpes de Provence. Sur les trois milliards de tonnes du sous-sol parisien, seuls deux-cent cinquante millions de tonnes sont encore accessibles. Au rythme actuel d’exploitation, ils représentent moins d’un siècle d’autonomie. C’est pourquoi les industriels cherchent à diminuer leur consommation, et à trouver des produits de substitution.

          Lors du colloque de Cergy-Pontoise, deux femmes sculpteurs, Gisèle Lacroix et Lisbeth Delille ont réalisé en commun, avec l’aide des élèves de l’école Pôle Arts déco d’Auvers-sur-Oise, une sculpture monumentale en plâtre. Trois autres sculpteurs, Robert Couturier, Roselyne Granet et Claude Abeille présentaient également quelques-unes de leurs œuvres en plâtre.

Michel SMOLEC

 

BIBLIOGRAPHIE :

« De plâtre et d’or. Geoffroy Dechaume. 1816-1892 ». sculpteur romantique de Viollet-le- Duc : (Val-D 'Oise éditions)

« Les moulages de sculptures antiques et l'histoire de l'archéologie (Editeurs : Henri Lavergne et François Queyrel).

Tous renseignements pour les minutes du colloque (à paraître en février 2000) : GRPA(Groupe de Recherche sur le Plâtre dans l’Art). 11 bis, Rue Beaunier. 78630. ORGEVAL. CONTACT PRESSE / 01.40.27.60.32.

Un autre colloque a eu lieu en novembre 2000, à l’Auditorium du Louvre sur le thème : « Les collections de moulages : un musée idéal ? »

 

CE TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 42 DE DECEMBRE 2000 DE LA REVUE DE LA CRITIQUE PARISIENNE.